Fête des vergers 2025
Cette année 2025, le 11 septembre, Ansouis a organisé la fête des vergers en partenariat avec la Thomassine en conviant les adhérents des autres associations du réseau à une journée de partage autour de la gestion du sol des vergers.
Après l’accueil de la vingtaine de participants autour d’une boisson chaude et de viennoiseries nous avons organisé la visite du verger d’Ansouis en présentant la variété de chacun des fruitiers du verger.
Cette visite a été l’occasion de constater que certains arbres avaient besoin de tuteur et d’autres d’écarteur que nous pourrons approvisionner chez Perret au Puy Sainte Réparade. Nous devrons poursuivre la taille de structure des arbres fruitiers en février 2026. Pour le moment les seules interventions consistent à supprimer les gourmands, ce qui nous ferons lors d’une prochaine séance d'entretien.
Au cours de cette visite, une représentante du conseil d’administration de la LPO de la région PACA que nous avions rencontré lors de la journée Fruits et Saveurs de la Thomassine est venue nous rendre visite. Nous allons prendre rendez vous avec elle pour identifier ensemble les projets que nous pourrions mener sur le verger d’Ansouis.
A l’issue de cette visite ou nous avons pu découvrir chacun des 80 arbres du verger, nous nous sommes rendus dans la salle des associations d’Ansouis pour participer à la projection du film « Terre des vertus ». Ce film illustre les actions militantes de lutte contre l’artificialisation des sols et la sauvegarde des jardins et des espaces verts dont nous avons tellement besoin pour lutter contre le dérèglement climatique. Un film dont l’issue est positive mais qui montre le besoin de lutter en permanence contre une tendance de fond soutenue par des intérêts financiers.
Nous nous sommes ensuite rendus à l’hospice Sarlin où nous avons partagé un repas sous un magnifique tilleul. Au cours de ce repas, Daniel a suggéré que les associations s’organisent pour partager le coût d’une journée de formation d’Éric Petiot sur le soin des fruitiers par les plantes (1 500 euros pour 7 heures de formation). A ce propos, il a été rappelé que les aromates les plus efficaces pour la protection des arbres étaient la sauge, le romarin et le basilic (qui nécessite un arrosage régulier).
A l’issue de ce repas nous avons échangé autour de la gestion du sol des vergers, table ronde animée par Clara et Mickael.
Clara a commencé par présenter la Thomassine : 12 hectares, 420 variétés, 1 500 arbres et 17 espèces ainsi que ses pratiques de culture : utilisation d‘engrais verts, travail du sol avec un intercep pour l’aérer, alimentation en eau par goutte à goutte à partir des mines d’eau de la Thomassine. Le vibroculteur a été sur Ansouis un outil très efficace pour lutter contre les campagnols. Un sol calcaire pauvre avec une présence de souffre, de gypse et de fer qui ne retient pas l’eau. L’herbe est supprimée au pied des arbres pour améliorer la capacité des arbres à l’absorption d’eau (notamment en été), pour limiter les ravageurs et maladies et pour éviter la concurrence végétale.
Mickael a ensuite rappelé que l’écosystème de la forêt était un idéal que toute culture devait chercher à approcher. Mickael préconise l’utilisation de compost pour compenser les pertes d’azote et de carbone du sol. Redonner au sol ce que l’on a pris lors des cultures et ne jamais laisser le sol nu.
Clara rappelle que la création d’un verger sur une parcelle, n’a rien de naturel : plantation par la main humaine, choix des arbres, des porte-greffes, absence de renouvellement naturel de la matière organique, interventions humaines (apports, tonte, taille, soins…). Le choix de planter un verger est celui de l’être humain pour ses besoins : fruits, conservation de variétés… Le sachant, il faut tenter de reconstituer un écosystème équilibré sur le site.
Les arbres, par leur croissance et la production de fruits, absorbent les nutriments du sol. En contexte de verger, l’apport de matière organique « naturelle » étant faible (pas de couvert forestier par ex), il est nécessaire de la compenser.
L’intérêt d’un fort taux de matière organique dans le sol étant multiple : apport de nutriment, meilleur rétention et infiltration de l’eau dans le sol, apports de mycélium (et mycorhizes), développement de la micro biodiversité du sol (microfaune, bactéries…), protection contre les aléas (trop pluie, chaleur)…
Mickael recommande d’épandre un camion de BRF au milieu de chacune des allées du verger d’Ansouis évitant ainsi les problèmes de tonte et nourrissant le verger grâce à la transformation progressive de la matière. Clara a rappelé, que le système d’arrosage, était secondaire à partir du moment où les conditions de sol (notamment capacité de rétention et d’infiltration) et de nutrition des arbres étaient bonnes.
Isabelle a rappelé que le verger d’Ansouis a semé des engrais vert (féverole et phacélie), épandu du BRF autour des arbres ainsi que du fumier composté. Les fruitiers ont été soignés avec des mélanges à base d’huiles essentielles et d’argile qui ont donné de bons résultats sur les pêchers. Le choix de laisser pousser les herbes a été pris lorsqu’il a été constaté que le sol se fendillait sous l’effet de la chaleur. La technique de couchage des engrais verts s’est révélée peu probante.
Lors de cette table ronde, Clara a également abordé la question de la haie. La présence ou la conception de haies autour du verger étant également très bénéfique pour plusieurs raisons :
- Ombrage du sol et réduction de l’évaporation de l’eau du sol
- Rétention de l’eau dans le sol par les racines de la haie
- Rétention de la couche superficielle du sol par les racines
- Protection contre le vent par la frondaison
- Développement de la biodiversité et support de vie des auxiliaires de culture
Les haies végétales les plus bénéfiques pour le verger sont les haies diversifiées comprenant une grande diversité d’espèces, avec notamment des arbres à baies (pour les oiseaux), et comprenant les 3 étages végétaux naturels : herbacé, arbustif, arboré ; idéalement de part et d’autre de la haie.
Le livret « Le végétal et votre maison » du Parc a été conseillé en ce sens, pour le choix des espèces les plus adaptées.
A l’issue de cette table ronde, Clara a proposé d’organiser une visite de la Thomassine pour tous les vergers du réseau et Mickael a organisé une visite de sa ferme pour ceux qui le souhaitaient.
Cette journée a été très riche d’enseignement pour tous les participants et à permis aux adhérents du réseau de se retrouver. C’est une expérience à renouveler l’année prochaine.
Verbatim d’un des participants, un de nos amis Reillannais organisateurs de la fête du verger 2024
Accueillis par un café, brioche, nous faisons la visite du verger, par arbre et variété, avec les conseils de Mickael du coin, taille, pliage des branches et plantations de plantes sur le rang (sarriette, romarin, sauge, basilic). Le temps presse, direction le cinéma, dans une belle petite pièce voutée, Le jardins des vertus un film touchant qui suit le combat des jardiniers d’Aubervilliers contre le béton des jeux olympiques (je pense aux lavandes du tennis à Reillanne). Sortis de la voute, direction le piquenique à 300m dans le jardin d’un ancien hospice à l’ombre d’un tilleul, des discutions de tous côtés, les desserts tournent, le café, un cercle se forme. Le thème de l’après-midi, le sol. Analyse, phosphore, azote, potasse, broyat, faim d’azote, l’exemple de la forêt, haie, biodiversité des prairies et génétique des arbres fruitiers.
Mickael nous propose d’aller visiter sa ferme, grands tas de broyat, culture de noyer et à l’ombre, des jeunes cassis, groseillier et framboisier avec un grand poulailler en rotation. Des cuves où on fait macérer des potions pour pulvériser au printemps. Aubergine, basilic, persil, tomate et œillets d’inde à l’ombre d’autres noyers. Belle journée, au revoir, non Sylvain nous propose d’aller voir son terrain, des noyers en pied de colline, sec, dessous des allées de thyms, romarins, lavandes, sauges, hysopes, sarriettes, etc. Sylvain propose d’en voir plus, ben oui, au village son chien nous accueille. Beau séchoir, une grosse cuve avec un tuyau qui sort, c’est plus grand que moi, Sur 10 huiles essentielles, j’ai reconnu 0 plante, bon. Il nous invite à boire un truc, on décline, il est temps de rentrer.Vous l’aurez compris, vous avez raté quelque chose.
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